Jacques Prévert à Saint-Paul de Vence

Parcourez le Saint-Paul de Vence de Jacques Prévert et découvrez ce qui a conduit le poète sur les bords de la méditerranée.
Bien plus qu’un rendez-vous avec le poète, découvrez l’écrivain, le scénariste et l’artiste pluriel.

Jacques Prévert et les enfants du village © Jacques Gomot

Au programme /

  • Jacques Prévert et l’univers du cinéma «la bande à Prévert»
  • De l’écriture au collage… une œuvre aux nombreuses facettes
  • L’âme du poète au détour des ruelles : les lieux qu’il a tant aimé au village, ses amitiés et sa maison «la Miette»

 

Du CP à la 3ème
Visite réalisée avec un guide conférencier - Durée : 1h
Réservation obligatoire : Tél. 04 93 32 86 95
Mail. serviceguide@saint-pauldevence.com

 

Préparez votre visite

 

Jacques Prévert, scénariste

Jacques Prévert commence l’écriture scénaristique dans les années 30. Il voit dans le cinéma une autre façon de travailler avec les mots, les paroles et trouve dans les dialogues et les images sur écrans, une nouvelle manière de diffuser ses idées. Après plusieurs petits travaux de commandes de scénarios de films, le succès est immédiat. Il collabore avec les plus grands réalisateurs du cinéma français tels que Marcel Carné ou André Cayatte. Proche des comédiens, Prévert adapte même ses textes à la personnalité et à la sensibilité des acteurs qui vont les interpréter : Yves Montand, Pierre Brasseur, Jean Gabin, Arletty... Comme un véritable metteur en scène, Prévert assiste très souvent aux tournages et se rend sur les plateaux de cinéma. De la création du film, il ne délègue que la réalisation à ses collaborateurs.  

Jacques Prévert

«Pour m’amuser je pose encore des questions enfantines. Cet enfant n’a pas tellement changé (…) L’enfant que j’étais, j’ai gardé ses larmes. Et j’ai gardé son rire. Et ses secrets heureux.»

Jacques Prévert - Quelle histoire !

Les visiteurs du Soir
Les visiteurs du SoirJacques Prévert à Saint-Paul de Vence © Jacques Gomot

C’est encore grâce au cinéma que Jacques Prévert découvre la Côte d’Azur et Saint-Paul de Vence dans les années 40. Durant la Seconde Guerre Mondiale, Prévert accompagne les équipes des films «Les visiteurs du soir» tourné en 1942 et «Les enfants du paradis» en 1945, aux studios de la Victorine à Nice. Les tournages qui débutent à Paris, sont régulièrement contrôlés par la gestapo et nécessitent d’être délocalisés. 

Jacques Prévert à Saint-Paul de Vence © Jacques Gomot

Dans le Sud, il devient un habitué de la Colombe d’Or, où il aime retrouver la compagnie d’autres artistes comme Picasso. Tout comme les artistes qui l’ont précédé, Prévert est inspiré par le cadre et la lumière exceptionnelle du village. Il y puise son inspiration et aime réfléchir à ses nouveaux textes en se baladant sur le sentier au pied des remparts. Il écrit au village «Les Amants de Vérone» réalisé par André Cayatte en 1949, son voisin à Saint-Paul de Vence.

Pour aller plus loin sur le travail de Jacques Prévert sur la Côte d’Azur : Klein, Charles-Armand. Jacques Prévert au soleil du Midi. Edition Campanile, 2020. 

Jacques Prévert et le cinéma

C’est également dans les années 40, après la seconde guerre mondiale, que Jacques Prévert travaillera sur le script «Le Roi et l’Oiseau». Le film ne fut finalement adapté sur les écrans qu’en 1980, soit trois ans après le décès de l’artiste. Cependant, Prévert prouvera de nouveau l’intemporalité de son message et de son talent. A travers la mise en scène du personnage du roi, Prévert dresse un réquisitoire contre la monarchie, les dictatures et les régimes totalitaires. Ce scénario écrit dans le contexte des années 40, s’apparente à une véritable rébellion contre les idéologies nazies. Le personnage de l’oiseau est un révolutionnaire qui fait face à l’autorité du roi et fait acte de résistante. Il se révolte contre la tyrannie avec humour et ironie grâce à la parole contre le roi qui, quant à lui, en est pratiquement dépourvu. Tel un visionnaire, Jacques Prévert a dressé à travers sa poésie et sa verve, une satire éternelle et universelle contre des problèmes de société.

Pour aller plus loin : 

Cahier de notes, écrit par Jean-Pierre Pagliano. Édité dans le cadre du dispositif École et Cinéma, par l'association Les enfants de cinéma, Paris, 2004. Avec le soutien du Ministère de l’Education Nationale. Cliquez ici. 

Pour aller plus loin "Jacques Prévert et le cinéma à Saint-Paul de Vence"

Les collages de Jacques Prévert, le «langage des images»

C’est à la fin des années 40, lors de sa convalescence après une chute d’une fenêtre de la Maison de la radio à Paris que Jacques Prévert commence à travailler les collages. Pour le poète Philippe Soupault, «c’est avec une patience qu’on ne lui connaissait pas» que Prévert consacrait des mois à récupérer les motifs pour ensuite les découper, les assembler et les coller. Il se rendait régulièrement dans les librairies, antiquaires, et marchands de gravures pour trouver ses illustrations. Il feuilletait quotidiennement des publicités, magazines et journaux pour y découper ses futures œuvres d’art. Pour l’artiste et l’historien Marcel Jean, Prévert «manie même le langage des images».  En effet, à travers les collages, Prévert arrive à composer d’une autre manière des poèmes et fait s’exprimer les images. C’est toujours avec humour et satire que Prévert reste tout autant engagé pour dénoncer les tristes réalités de la société. Les thèmes les plus récurrents de ses collages sont : la religion, les paysages, Paris, les animaux, les humains (personnages anthropomorphes), la mort, la vie, la guerre, l’anatomie, l’érotisme, la femme…  

Jacques Prévert

«Quand on ne sait pas dessiner, on peut faire des images avec de la colle et des ciseaux, et c’est pareil qu’un texte, ça dit la même chose.»

Portrait de Picasso sur photographie représentant l'homme à la chèvre de Vallauris
Portrait de Picasso sur photographie représentant l'homme à la chèvre de VallaurisCharlie Chaplin I sur photographie d'André Villers

Le collage permet d’associer plusieurs formes d’art (photographie, dessin, tissu, …), les thèmes et les supports utilisés peuvent être déclinés à l’infini. Les collages de Prévert prendront la forme de cartes postales qu’il dédicace et envoie régulièrement à ses amis. Il réalise les illustrations du roman Diurnes en collaboration avec Pablo Picasso et le photographe André Villers en 1962. Tel de véritables metteurs en scène, les trois amis et collaborateurs ont découpé, assemblé et collé des images sur les clichés du photographe.

Charlie Chaplin I sur photographie d'André Villers

Prévert réalisera un «Portrait de Picasso» sur lequel il superposera des  photographies et des illustrations. Grâce à la superposition, Prévert fait poser Picasso devant sa sculpture «L’homme au mouton» qui se trouve au cœur de Vallauris. Il remplace ses yeux par des formes géométriques, place des feuilles dans ses bras et lui dépose une cigarette au coin des lèvres. Grâce au collage, Jacques Prévert est maitre de la scène, il décide du lieu, des œuvres, des décors présents dans la scène. Picasso n’a pas d’autre choix que de se soumettre à la scénographie que Prévert désire.

Pour aller plus loin, consulter le livre dédié aux collages de Jacques Prévert : Pozner André et al., Jacques Prévert Collages, Maeght Editeur, 1995

Exposition de collages de Prévert « I Collages del Poeta » à l’Academy Virtual Art Gallery en 2018

Pour aller plus loin...

Fermer
Vos coups de coeur

Aucun élément présent dans votre panier

Télécharger vos coups de coeur

Votre navigateur est incompatible avec les coups de coeur.

Si le mode navigation privé est activé, il faut le désactiver.